architecte desa
L’horloge de l’appartement était restée bloquée dans les années 70, avec sa cuisine au fond du couloir et son papier peint vintage. La magie de l’Haussmannien est qu’il s’adapte à chaque époque. Son plan se prête avec grâce à tous ces changements sans qu’il perde sa personnalité d’origine, avec ses moulures, son parquet au point de Hongrie, ses fenêtres à crémones et ses moulures au plafond. En 2022, la cuisine intègre logiquement l’ancienne salle à manger. Ses lignes nettes ne viennent pas concurrencer les belles moulures ovales du plafond (Photos 1 avant, après). Un îlot central suivi d’une grande table de salle à manger marque le passage au salon. Les teintes blondes des meubles, un plan de travail et une crédence subtilement marbrée donnent le ton d’une ambiance douce. La cuisine joue la symétrie et la sobriété, juste habillée d’un demi-mur vert foncé, contrepoint qui met tout en valeur, notamment les luminaires en laiton, appliques et suspension.
Dans la chambre parentale, comme dans une bonne partie de l’appartement, les murs prennent une teinte légèrement rosée, qui réchauffe subtilement la belle luminosité de ce troisième étage (Photo 3 avant, après). Camille Hermand avait pour mission de rendre la surface de 110 mètres carrés facile à vivre et parfaitement fonctionnelle pour une famille avec deux jeunes enfants. Le choix a été fait de ne conserver qu’une salle de bain, qui a logiquement pris sa place dans l’ancienne cuisine. La belle surface a permis d’additionner un maximum de fonctions. Elle comprend à la fois douche et baignoire, pratique pour le bain du soir. Un plan vasque maçonné accueille de grands placards bas, complétés par des armoires derrière des miroirs, dissimulant aussi le ballon d’eau chaude (Photos 5 avant après). L’architecte a exploité au mieux les mètres carrés pour placer de grands rangements dans tout l’appartement. Chaque chambre dispose d’un dressing sur-mesure, dont la couleur donne le ton à toute la pièce. L’intégration parfaite et la sobriété des lignes modernisent l’architecture (photo 6 avant-après). Le grand couloir devient également un espace de stockage géant. Cette fois, la surface des placards a été pris sur celui des chambres d’enfant qui le permettaient. Les portes sont peintes dans un bleu nuit, une couleur élégante qui recouvre toute la circulation jusqu’au plafond et donne du rythme à l’architecture (photos 4 avant, après). On passe ainsi de l’ombre à la lumière en entrant dans chaque pièce.
Texte : Caroline Tossan
Photos : Agathe Tissier
