Ce bel Haussmannien de 138 m2 nécessitait une mise à jour pour recevoir une famille lors de ses séjours parisiens. Ses atouts : des éléments architecturaux intacts, une belle hauteur sous plafond et des fenêtres immenses, qui ont immédiatement séduit les propriétaires. Loué pendant des années, l’appartement conservait son plan d’origine, qu’il fallait adapter à la vie d’aujourd’hui. La sacro-sainte cuisine du fond du couloir a donc été déplacée près des pièces de vie, dans un ancien salon, tout en restant séparée de la salle à manger. L’appartement dispose maintenant d’un très grand espace de réception, salon, salle à manger et un grand hall, plus une cuisine élégante mais plus intime, avec un ilot central réservé aux repas en petit comité. L’accent a été mis sur les très beaux éléments classiques, en particulier les cheminées, surmontées de grands miroirs reflétant la lumière. Les murs restent d’un blanc lumineux et sobre, faisant ressortir la richesse des moulures et des encadrements de porte. Dans cet écrin authentique et parfaitement respecté, la modernité est apportée en contraste par les aménagements. Les lignes de la cuisine restent pures et légères, peu de meubles hauts ou des parois de placards conçues comme des boiseries. La qualité des matières est coordonnée à l’architecture d’origine : du marbre sur le plan de travail, du bois pour les façades. Un ancien passage de porte inutile à la circulation est devenu une console contemporaine surmontée d’une verrière originale éclairant le hall d’entrée. Le même style habille les abords de la cheminée du salon en bibliothèque aérée, sans montants verticaux mais avec des rangements aux angles arrondis en soubassement.
Côté nuit, Camille Hermand a pallié aux défauts des appartements anciens : le manque de placards, et de pièces d’eau, puisqu’une seule salle de bain préexistait. Un cagibi de la taille d’une petite pièce est devenu le cabinet de toilette de la suite parentale. Des placards sur-mesure, parfaitement intégrés, ont été construits dans les chambres. En outre, chaque recoin ou décrochement de mur a été exploité pour aménager de petits espaces bureau pour chacun. Cette partie plus intime est habillée de couleurs douces, camaïeux de bleus rehaussés d’ocre, gris vert et papiers peints paysages ou fleuris. L’ancienne cuisine est devenue une chambre d’ado supplémentaire. Sa belle hauteur sous plafond a été exploitée pour construire un lit ludique en hauteur, à la fois rangement et banquette pour lire ou surfer sur Tiktok à ses moments perdus…
Texte : Caroline Tossan
Photos : © Pauline Le Goff
Projet Rapp