" Il y a quelques années, les feux de cheminée domestiques étaient sur la sellette : trop polluants, dangereux. A tel point qu’à Paris, certains croient que les cheminées sont désormais interdites. Il n’en est rien. Cependant, la réglementation encadre précisément leur (re)mise en service. Le ramonage est obligatoire au moins une fois par an. Parfois plus, selon les régions. En Ile de France, le foyer doit obligatoirement être fermé si l’on envisage de s’en servir comme moyen de chauffage. Afin de limiter l’impact environnemental, les inserts sont soumis à des normes strictes.
Lorsque ses clients en font la demande, Camille Hermand remet en service des cheminées anciennes, après des contrôles intérieurs et extérieurs minutieux qui consistent entre autres à utiliser des fumigènes pour vérifier la porosité de l’artère. Le passage peut être chemisé pour plus de sécurité. L’architecte recommande l’insert fermé, plus confortable et moins polluant. On peut élargir le foyer d’une cheminée existante et partiellement rétrécie, comme on en trouve dans certains immeubles haussmanniens. Sachez cependant qu’il faudra aussi casser le mur pour agrandir proportionnellement le conduit.
Construire une cheminée toute neuve, en s’appuyant sur une sortie déjà existante, est un geste architectural très esthétique, mais pas seulement. On peut ainsi chauffer une partie de l’habitation - mais pas tout - et structurer la décoration du salon. Suivant les configurations, Camille Hermand conçoit des cheminées intégrant d’autres fonctions. Elle devient bibliothèque, (Photo 4 : projet Nesles), elle intègre un banc pour longues discussions au coin du feu (Photo 2 : projet Turenne et Photo 3 : projet Rueil Malmaison). Une cheminée monumentale habille le mur d’un grand loft, son beau conduit en fonte apparent ( photo 5 : projet Jasmin). Le foyer intégré au mur crée des lignes verticales ou horizontales qui modifient les proportions de la pièce. Affleurante, sa vitre est comme un écran incitant à la rêverie, et répond à la télévision (Photo 1 : projet Vincennes 1). Le placard à bûche est ici encastré. "
Texte : Caroline Tossan