Dans cet appartement des Grands Boulevards, chers à Haussmann, la cuisine occupe la moitié du double salon. Rien de classique dans sa disposition, puisqu’elle prend la forme d’un comptoir d’apparat, qui se fond dans l’ancienne salle à manger. L’emploi du marbre et du bois précieux, traités ici en aplats, contrastent avec les touches de couleurs vives et les motifs pop, tout à fait contemporains. La partie technique est dissimulée dans de grands placards. (Photo 1) Projet Grands Boulevards 2.
Sur le même principe, cette salle à manger située dans un immeuble bourgeois du 7ème arrondissement, a été transformée en cuisine dînatoire. Sous le parquet en point de Hongrie, déposé puis reposé à l’identique, circulent les canalisations. Le faux plafond au-dessus du plan de travail intègre les éclairages et la hotte escamotable, les moulures en stuc ont été reconstituées aux nouvelles dimensions. Une niche aménagée entre les placards affiche un papier peint décoratif. (Photos 2) Projet La Tour Maubourg 2.
Encore plus impressionnante est cette réalisation effectuée par Camille Hermand dans un très grand appartement du Boulevard Malesherbes. Un ensemble de chambres et salles de bains s’est transformé en cuisine-salle à manger-family-room-Bibliothèque. Un grand bloc en chêne marque l’emplacement de la cuisine, dont le foyer est décoré d’une plaque de Terrazzo. Il s’ouvre sur une longue table de salle à manger. Suivent le salon des enfants, et leur petite salle à manger du quotidien, qui peut aussi servir de table de jeu. Les grandes fenêtres reçoivent des rideaux raffinés. Les moulures ont là aussi été redessinées. (Photos 3 et 4) Projet Malesherbes.
Le grand corridor d’accueil garde ses éléments historiques, moulures, soubassements, miroirs. La couleur sombre assortie au papier peint donne un aspect très contemporain. Tout semble avoir été là depuis toujours. Or, une nouvelle porte sous tenture, quasi invisible, a été créée de toute pièce. Elle mène aux toilettes d’invités, qui, eux aussi, n’existaient pas. (Photo 5) Projet Malesherbes.
Dans cette chambre, le dressing affleurant est un non-sens Haussmannien. Et c’est ainsi dans toutes les chambres qui flanquent le traditionnel long couloir. Pour obtenir un tel résultat, l’architecte prend soit sur la chambre, soit sur le couloir, en déplaçant à l’envi le mur mitoyen, en fonction de la largeur du couloir. De l’autre côté, ce boyau sans fin peut s’animer de bibliothèques, d’autres rangements, ou de quinconces. Les moulures du plafond sont adaptées, comme si rien n’avait bougé depuis plus d’un siècle. (Photo 6) Projet Malesherbes.
Texte : Caroline Tossan.