La façade nettoyée a retrouvé de sa superbe, avec son bas-relief art-déco, sa porte ovale et sa fenêtre ronde. Les huisseries peintes en noir mettent encore plus en valeur la composition. Le jardin a été structuré par le paysagiste Serge Lemon, avec un chemin de pavé, une pelouse et une terrasse Pour plus d’intimité, d’élégants claustras en bois apprivoisent la végétation. Les jardinières en façade ont été conservées. Un banc dans un bloc de pierre rappelle l’atelier du sculpteur. (Photos 1 et 2).
A gauche de l’entrée, une très haute porte permettait la sortie des sculptures monumentales de l’atelier. C’est désormais la grande fenêtre d’une chambre d’enfant. La façade en briques a été reconstituées à l’identique, et les fenêtres harmonisées avec des baguettes années 30. Le bâtiment de gauche, qui ne fait plus partie de la propriété, a été isolé par un muret, une grille, de la végétation et le même claustra que dans le reste du jardin. (Photo 3)
Changement total dans le hall d’entrée. L’ancien escalier a disparu, car non seulement il distribuait mal les pièces du haut, mais s’intercalait aussi en direction de l’atelier. L’architecte a joué ici avec les clairs obscurs, comme un passage initiatique de l’ombre à la lumière de l’immense pièce de vie. Le couloir distribue un vestibule, deux chambres et les toilettes. L’escalier part du salon, se loge dans la partie droite, on en aperçoit quelques marches au plafond. Dessous, chaudière et éléments techniques ont trouvé une place à l’abri des regards. (Photo 4)
Vu du salon, le nouvel escalier se termine au-dessus du couloir d’entrée par un palier transparent. L’ensemble forme une verticale graphique. Avant, la maison et l’atelier ne communiquaient pas. Tout le jeu de l’architecte a été de les réunir. La porte du couloir d’accès des sculptures et matériaux a été refermée, pour isoler une chambre. On a ouvert le mur du fond de la maison en son centre comme principal accès. (Photo 5)
Neuf mètres de hauteur sous-plafond, la belle lumière du nord chère aux artistes, filtrant d’immenses verrières perchées. Wahoo ! Encore faut-il aménager une telle surface. Sur le mur sud, une bibliothèque incite à prendre de la hauteur, elle est encadrée de rangements invisibles. Les éléments sont sobres pour une allure très contemporaine : cheminée noire, suspensions transparentes. (Photos 6 et 7) On aperçoit le départ de l’escalier menant au premier étage. (Photo 8)
Que faire le long de l’autre grand mur ? (Photo 9) Un geste architectural fort pose une imposante mezzanine en métal noir, flanquée de son escalier. Dessous, on retrouve assez d’intimité pour aménager la cuisine, avec des longueurs de placards qui dissimulent tout. Le sol et la crédence en terrazzo pimentent l’espace entre la cuisine noire et l’ilot blanc. (Photo 10).
Au-dessus de la mezzanine, vue imprenable sur la verrière et les toits. Une pièce vitrée isole un espace chilling-télé, une autre ouverte est le bureau. Huisseries noires, comme dans tout le reste du projet. (Photo 11)
Au premier étage de la maison, la suite parentale prend ses aises dans un grand espace libéré par l’ancienne arrivée d’escalier. Sous la pente du toit, les placards sur mesure et le coin lit intime qui tutoie le ciel. L’ensemble ne perd rien du bel alignement de fenêtres d’origine grâce à une verrière sur mesure séparant la chambre de la salle de bains.
Projet : Jasmin
Photos : © Hervé Goluza.
Texte : Caroline Tossan