Pour l’avoir pratiqué durant de nombreuses années, les nouveaux propriétaires savaient que le plan de leur appartement leur convenait. Mais comme dans tout bien de location, il manquait singulièrement de rangements, la cuisine, les salles de bains et les peintures étaient vieillottes, l’électricité hors d’âge, les fenêtres des passoires thermiques. Après avoir hésité un moment, ils décident de rester à Saint-Germain des prés, et de faire à leur idée. Ils contactent Camille Hermand et déménagent pour six mois, le temps des travaux.
Si aucun mur n’a été cassé, tout le reste est changé. Les sols sont unifiés, avec la pose d’un élégant parquet à chevrons dans toutes les pièces qui n’en avaient pas, y compris dans la cuisine (Photos 9 et 14). Les fenêtres sont remplacées, comme si de rien était : fermetures en gueules de loup et à crémones, bow-window en métal finement ciselé, l’isolation thermique en plus (Photos 3, 9 et 15). Dans les chambres, des placards et dressings sur mesure font place nette, en remplacement des accumulations de petits meubles et des armoires disgracieuses (Photos 12, 13 et 15). Le moindre couloir ou recoin est exploité pour y placer des rangements. La cuisine est adaptée sur mesure aux murs sans angle droit, dégageant l’espace pour une vraie table ronde (Photos 8, 9, 11). Une bibliothèque habille un mur de la chambre des parents, avec une tablette de travail et un système de lift, qui permet de dissimuler la télévision (Photo 12). Plus de fils ou de prises multiples ne viennent obscurcir le champ de vision. Chaque chose est à sa place, on range, on trie, on donne, on respire !
Place à la décoration. Les beaux éléments classiques, corniches et cheminées, sont restaurés. Les moulures en bois sur les murs sont changées, pour mieux s’adapter à la nouvelle architecture. C’est le fil rouge de l’appartement : moulures en soubassements, moulures sur les portes des placards (Photos 6, 9, 11, 12, 13 et 14). Les cache-radiateurs reprennent les mêmes codes et deviennent des consoles (Photo 4). Pour optimiser la faible luminosité de ce premier étage, les couleurs jouent l’alternance de blanc et de sombre, bleu ou vert profond (Photos 4, 9, 12 et 15). Les luminaires contemporains, des touches de marbre dans la salle de bains et la cuisine et les meubles de Christian Liaigre accompagnent l’élégance de ce bel Haussmannien, prêt à entamer sa deuxième vie (Photos 1, 4 et 9).
Texte : Caroline Tossan
Photos : © Agathe Tissier
Projet : Luynes