Alors que la seconde main passe au premier plan, on a cherché à différencier les deux adjectifs utilisés parfois à tord dans les descriptions d’éléments d’époques antérieures. En piochant dans les détails décoratifs des projets de rénovation d'appartements et de maisons de Camille Hermand qu’elle transforme véritables temples de la chine, voici un petit guide pour ne plus risquer de se tromper entre rétro et vintage.
« Des matériaux et des meubles chargés de souvenirs apportent un supplément d’âme, nous avons besoin d’histoires dans notre quotidien » nous dit l’architecte d’intérieur qui s’amuse volontiers à mêler les répertoires avec un luminaire aux atours rétro daté des années 1930 et un fauteuil à l’esthétique vintage des années 1970.
Distinguer rétro et vintage pour mieux conjuguer l'art de décorer au passé composé
On s’accorde à donner au premier une période couvrant les années 1930 jusqu’à la fin des années 1940 et au second une période couvrant les années 1950 jusqu’à la fin des années 1990. Aussi, alors que le mot « rétro » peut servir à qualifier un élément créé dans le passé comme un élément créé récemment empruntant l’esthétique de la période à laquelle il est rattaché, le mot « vintage » lui, ne peut servir qu'à qualifier un élément ayant déjà eu une vie antérieure, autrement dit, un élément de seconde main ou un élément réédité. Ainsi, on ne peut dire d'une lampe champignon dessinée et réalisée récemment qu'elle est vintage sauf si cette dernière est un modèle daté des années 1950 à la fin des années 1990 chiné ou réédité.
Intégrer l'upcycling dans son intérieur avec le rétro et le vintage
« On ne peut pas le faire partout, mais quand on peut, c’est mieux », conseille Camille Hermand. C’est ainsi que l’architecte d’intérieur qui se laisse séduire en brocante par un escalier entier en métal, une enfilade scandinave vintage convertie en meuble sous-vasque dans son projet Romainville, ou encore préfère aux radiateurs contemporains ceux ayant préservé le charme de l’ancien à l'image des modèles rétro en fonte et à motifs floraux décapés que l’on retrouve dans son projet Salon & Sam Panthéon. « Plutôt que de vivre dans un show-room, soyons nous-même », lâche-t-elle.
Photos : © Agathe Tisser