architecte desa
C’était le gimmick préféré des années 80 : casser la moitié du mur de la cuisine pour ajouter un bar vers le séjour et discuter avec ses invités en préparant le dîner. Quarante ans plus tard, ce geste d’une folle modernité a pris de l’âge laissant place à un besoin d’abolir définitivement toute frontière entre les hôtes affairés et les invités. Aujourd’hui, la cuisine fait souvent partie intégrante du séjour. Elle est directement conçue comme une cuisine de réception. Son esthétique a changé, les matériaux sont sophistiqués. Surtout, son design est épuré, pour qu’elle se fonde dans le décor. Additionner les fonctions dans une pièce est un exercice périlleux.
Dans cet appartement classique, la configuration demandait juste à finir de réunir la cuisine et la salle à manger (Photo 2). Le mur entre les deux, déjà percé d’un bar, a été abattu (Photo 3). On a gagné un peu d’espace sur la salle de bain attenante et l’essentiel de la cuisine se déroule désormais sur un seul mur où tout a été rationalisé : radiateurs encombrant changés et déplacés, chaudière dissimulée. Les placards blancs présentent une façade blanche et lisse, d’une reposante harmonie. La jolie crédence en zelliges attire l’œil, il y a assez de rangements pour désencombrer la vue.
Un ilot central a pris la place de l’ancien bar. Tout aussi convivial et pourvu de rangements. L’espace salle à manger étant assez étroit, une banquette sur mesure a permis de gagner quelques centimètres en largeur pour placer la grande table pour dix dont rêvaient les propriétaires (Photo 7). Enfin le mur vers le couloir a été remplacé par une verrière à l’ancienne, en métal. Le procédé agrandit visuellement la pièce, qui reste cependant cloisonnée, isolée de la zone nuit. Les moulures sont restées en place, il n’y a pas de raccord de parquet à effectuer, l’harmonie de la pièce est préservée. Aucune suspension ne vient perturber le regard, plus de faux plafond avec spots intégrés. Les spots sont désormais apparents, tout simplement.
Texte : Caroline Tossan
Photos : © Agathhe Tissier
Projet : Considérant
