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Chroniques d'architecture : A Rueil Malmaison, cubisme et modernisme par Camille Hermand

par Camille Hermand ― 31, 01, 2022 ― decoration, design, architecture, lifestyle

Cubisme et modernisme

Cubisme et modernisme

Loft moderniste à Rueil-Malmaison / Chroniques d'architecture

Cubisme et modernisme. A Rueil Malmaison (Hauts-de-Seine), d’un pavillon miniature de 50 m² des années 60 tout en arrêtes, Camille Hermand Architectures a fait un loft moderniste de 200 m² ouvert sur un jardin.

Le jardin était immense, la maison minuscule. Les propriétaires n’ont pas résisté longtemps aux chants des oiseaux nichés dans les arbres fruitiers. Charge à Camille Hermand d’imaginer comment loger cette famille avec trois enfants, sans détruire la maison, ni le garage attenant, et sans grimper en hauteur.

Aujourd’hui, la maison s’est étendue de plain-pied au-delà du garage, intégrant le fragment de terrain entre les deux. De 50 mètres carrés au départ, la surface a été multipliée par 4. L’idée a été d’ajouter plusieurs bâtiments connectés entre eux, comme on joue aux dominos.

Tout en volumes cubiques et toits plats végétalisés ou mono pente, le résultat est une maison d’architecte baignée de lumière à toute heure du jour. Ses lignes contemporaines répondent à l’architecture moderniste de la construction d’origine.

Un jeu de dominos

A flanc de terrain, le pavillon comptait un rez-de-chaussée côté rue, et dessous, un rez-de-jardin, mi-séjour, mi-caves. Il abrite aujourd’hui seulement les chambres des enfants, deux en haut, une en bas. La nouvelle surface se déploie côté jardin.

L’entrée se fait en descendant quelques marches abritées d’un auvent, menant à un corridor avec de grands rangements. C’est la première pièce du domino, posée sur le côté de la maison.

Un deuxième bâtiment s’est accroché sur une partie de la façade côté jardin. On y trouve la cuisine et la salle à manger. De l’ancien espace entre la maison et le garage, ce domino ne laisse plus qu’un patio, qui éclaire la salle à manger.

L’inclinaison du toit répond à celle du toit en pente très années ‘60 de la maison d’origine. A la suite de la cuisine/salle à manger, un cube plus haut abrite le salon, à la belle hauteur sous-plafond. Celui-ci reçoit une double baie vitrée à galandage ouverte en été sur la terrasse et le jardin. En hiver, le séjour bénéficie d’une grande cheminée, posée sur un banc en béton.

Dernière pièce du jeu de géométrie, un cube noir se connecte à l’arrière du garage, entre terrasse et jardin. On y trouve la suite parentale, son dressing et sa salle de bains. L’extérieur est en zinc patiné en noir. L’ensemble de l’architecture extérieure joue l’alternance et le contraste entre façades, arrêtes, huisseries et revêtements noirs et blancs.

A l’intérieur, le mobilier, les luminaires, la cheminée et les huisseries noirs tranchent avec les murs blancs. Le bois blond, au sol ou sur les plans de travail, vient adoucir le contraste. La palette reste d’une grande sobriété, gris béton, flanelle sur canapé ou grès cérame dans les salles de bains. Une touche de bleu en contrepoint, dans la bibliothèque et la chambre parentale.

La circulation de la lumière a fait l’objet d’une étude très particulière. Si de larges baies sont ouvertes par endroits, tout un côté du bâtiment capte le jour par des fenêtres en hauteur ou des ouvertures dans le toit, pour tenir compte des contraintes de vues.

Projet : Rueil-Malmaison

Photos : © Agathe Tissier

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