Avec ses montants réguliers bien alignés, elle s’est répandue partout, signant de ses verticales en acier noir l’intérieur dans années 2010. La verrière industrielle est passée allégrement du loft à l’haussmannien, corrigeant l’inconvénient d’une cuisine au bar trop ouvert ou décloisonnant une salle de bains exigüe. Si l’on aime le principe, son manque de variations a fini par la banaliser. L’architecte Camille Hermand reçoit souvent la demande de ses clients et sait les amener vers des propositions plus sophistiquées quand l’architecture du lieu ne s’y prête pas.
Dans un haussmannien, il est plus adapté de prévoir des parois vitrées avec des montants en chêne, assortis au parquet en point de Hongrie. Des parements arrondis répondent à la fantaisie des moulures ou à la courbe des fenêtres cintrées (Photo 1 : projet Panthéon). De manière générale, une verrière en bois naturel a un aspect doux et élégant, surtout en présence d’un parquet. Quand elle remplace un mur entier, on peut varier son graphisme, avec des traverses disposées de façon irrégulière (Photo 2 : projet Quincampoix).
L’idée n’est pas d’implanter une verrière systématiquement mais de placer de la transparence là où la luminosité peut circuler d’une pièce à l’autre. La porte vitrée de haut en bas est le prochain « hit » voué à remplacer la verrière. Sans gros travaux, son allure aérienne allège l’architecture intérieure tout en procurant de la perspective ainsi qu’une bonne isolation phonique et olfactive. Dans le cas de plusieurs pièces en enfilade, elle conserve le bénéfice clarté de plusieurs fenêtres en façade tout en fermant un bureau ou un salon-télé (Photo 3 : projet Turenne). Dans une entrée, elle isole le couloir vers les chambres tout en l’éclairant (Photo 4 : projet Rivoli). Entre la cuisine et la salle à manger, elle apporte une transition élégante (Photo 5 : projet Vincennes 1).
Dernière variation aussi utile que stylée : le choix du verre. Dans son propre appartement, Camille Hermand voulait éclairer le couloir, tout en préservant l’intimité de sa salle de bains. La solution est apportée par un verre flute, opaque et texturé, sur une verrière avec porte intégrée blanche, dans la continuité des murs (Photo 6 : projet Saint-Sébastien). Autre lieu, autre style : le verre fumé, qui donne une ambiance arty très Saint-Germain 70’s. Il est employé ici sur des portes coulissantes séparant la cuisine de la salle à manger. Très transparent côté cuisine, il est aussi miroir côté salle à manger pour éviter de trop dévoiler aux invités les coulisses de la préparation du dîner (Photo 7 : projet Notre-Dame-des-Champs). Une sophistication bien éloignée de l’ère industrielle.
Texte : Caroline Tossan
Photos : © Agathe Tissier