architecte desa
Logée au fond d’une impasse près de la Bastille, la surface alignait plusieurs pièces de bric et de broc dont les sols n’étaient pas au même niveau. Mais l’environnement était très calme, et la petite cour pavée laissait entrevoir un (futur) extérieur charmant. Dans la pièce principale, une cuisine et un bar massif rétrécissaient l’espace, déjà bas de plafond (Photos 1 et 2). Dans l’aile donnant sur la cour, les murs de la salle de bains coupaient le beau volume en deux (Photo 11). Une série de portes de garages ou en plastique ouvraient sans cohérence sur la rue (Photos 9, 10 et 14). Le tout baignait dans une pénombre assez déprimante.
Après transformation, passé la porte d’entrée, on oublie le tumulte du quartier de la Bastille, pour entrer dans un havre de verdure aux airs de campagne (photo 18). Première étape : revoir les ouvertures. Dans le salon, deux doubles portes vitrées ouvrent désormais sur la cour et tournent l’appartement vers le jardin (Photos 1et 3). Sur rue, les anciennes portes sont devenues des baies vitrées baignant de lumière deux chambres et la salle de bains (Photos 9, 10 et 14). De larges rebords en pierre vers l’extérieur permettent d’y disposer des jardinières sur toute la longueur (Photo 13). La vue est plus plaisante. Les sols font l’objet d’une remise à niveau. On le décaisse partout de 20 cm pour augmenter la hauteur sous plafond. La « boite » étant rationalisée, le nouveau plan peut prendre place : une entrée, deux chambres, et une salle de bains côté rue, le salon et la cuisine ouverte côté jardin, et une aile sur cour pour deux chambres supplémentaires (Photos 11 et 12).
Pour respirer encore plus, toutes les portes intérieures sont partiellement vitrées (Photos 6, 7, 8) et les poutres peintes en blanc. Un jeu de rideaux referme l’espace de chacun la nuit (photo 3). Mais dans la journée, la lumière traverse tout l’espace du rez-de-chaussée. Dans la petite aile sur cour, les cloisons ont été abattues, révélant une belle hauteur sous plafond. Elle accueille désormais deux chambres pour les filles, séparées par une verrière, où chacune a son indépendance. En bas, leur terrain de jeu, en haut, leurs lits en mezzanine. Un panoramique de forêt romantique et des soubassements verts font écho aux plantations du jardin. (Photos 11 et 12)
Le style choisi a le charme de la province, moderne sans être rustique. Au sol, des tomettes, dans la salle de bains, une baignoire et des lavabos anciens (Photos 6, 7 et 18). La table et les chaises chinées de la salle à manger répondent à la cuisine avec son timbre d’office et ses meubles alignés mais pas intégrés (Photo 1). Des briques ont été mises à jour sur un mur. Pour parfaire l’ambiance dépaysante, une cheminée a pu être aménagée grâce à un vieux conduit retrouvé (Photos 3, 4 et 5). Un air de vacances, où tout semble se trouver là depuis toujours.
Texte : Caroline Tossan
Photos : © Agathe Tissier
Projet : Saint Sébastien
