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L’œil de l’architecte : Un rêve de salle de bains

par Camille Hermand ― 27, 04, 2020 ― decoration, architecture, lifestyle

Un défi technique autant qu’esthétique.

Un défi technique autant qu’esthétique.

Depuis la fin du XIXème siècle, et la construction d’immeubles avec « eau et gaz à tous les étages », les salles de bains ont vécu une vie stylistique intense. En témoignent les salles d’eau désuètes aux carreaux fleuris 60s, baignoires en faïence rose 50s ou majestueux lavabos sur colonne des années 30, aperçus lors de la visite d’un futur bien. Refaire une salle de bain (en moyenne tous les…25 ans) est un petit événement dans la vie d’une maison, car l’opération demande plus de travaux qu’un simple coup de peinture. Totalement remise à nu, quand elle n’est pas déplacée, elle se doit d’être intemporelle. « Je mise sur une certaine sobriété, conseille Camille Hermand. Ca n’exclue pas la couleur, soit sur le sol, soit sur un mur, mais l’ambiance générale est assez clean ». La configuration la plus classique est une salle de douche, avec ou sans bain, dans la suite parentale, et une ou plusieurs salles d’eau communes dans le coin des enfants.

La solution la plus intemporelle, si l’architecture du lieu s’y prête, est la charmante salle de bains rétro. Une baignoire sur pieds, en pattes de lion, permet d’apprécier le carrelage sur toute la surface du sol. (Photo 1 : projet Jasmin). Dans ce projet, le côté rétro de la salle de bains parentale est temporisé par la verrière moderne et la robinetterie encastrée. Dans le fond, deux portes en verre sablé masquent l’une une douche, l’autre des toilettes. Les carreaux blancs des murs, soulignés de noir, répondent au graphisme de la verrière. Lavabo, robinetterie et miroir anciens, ciel de douche apportent encore un charme supplémentaire (Photo 2 : projets Bois-Colombes et Montmorency)

On a beaucoup vu les enfilades scandinaves dans les salons. Camille Hermand propose de les adapter pour la salle de bains, ce qui apportera plus d’identité qu’un meuble du commerce. Les vasques se posent sur le dessus, avec éventuellement un plan de travail en marbre.  On peut envisager d’installer une salle d’eau dans une surface à partir de trois mètres carrés. Un grand miroir sur mesure est le meilleur allié pour agrandir la surface. Côté éclairage, il faut jouer sur deux plans : des luminaires intégrés au plafond et des appliques devant le miroir. (Photo 3 : projets Nesles et Valette). Récupérer des éléments anciens, tels des lavabos sur pied ou des enfilades, conduit souvent à en revoir la hauteur. Soit en changeant les pieds, soit en prévoyant une surélévation (Photo 4 : projet Grands Boulevards).

Côté contemporain, le sur-mesure est le meilleur moyen de tirer parti des petits espaces ou des configurations compliquées. (Photo 5 :projet Malesherbes), des placards/miroirs et des étagères en chêne encastrées dans le mur. (Photo 6 : projet Malesherbes) : dans une pièce où trois murs étaient occupés par deux portes et une fenêtre, la salle de bains a été construite en îlot central.  Deux lavabos se font face de part et d’autre de la douche semi-vitrée. Sur le côté, vient s’adosser la baignoire protégée par son muret en résine.

Texte : Caroline Tossan

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