De la place perdue, un couloir ? Pas toujours… Pour le sommeil des jeunes enfants, il est parfois bienfaisant d’être isolé par deux portes des agapes des parents et de leurs amis. Le couloir veille à l’harmonie de tous, en posant une distance phonique et visuelle entre les bulles d’intimité de chacun. C’est un sas, qui atténue les bruits. Alors, quand il y a la place, le couloir est un luxe et une souplesse que Camille Hermand aime conserver.
C’est aussi un exercice de style ! Avec le couloir, on dispose d’une grande surface de mur propice à toutes les expositions : tableaux, affiches, photos, papier peint, jeux de couleurs. « Quand il n’y a pas de fenêtre, j’aime accentuer le côté sombre, en contraste avec les pièces lumineuses qu’il distribue, explique Camille. On joue la couleur, en soulignant les éléments d’architecture, les moulures, corniches et portes. » (Photo 1 : projet Tocqueville). L’éclairage est important. Un beau luminaire redonne de l’intérêt. Dans un couloir tortueux, on peut imaginer un soubassement pour appuyer sur le côté serpentin (Photo 2 : projet Tour Maubourg). Le couloir reste rarement blanc. Quand il y a des fenêtres, une couleur claire, en rapport avec celles du reste de l’appartement, procure du charme et de la gaité (Photo 3 : projet Valette).
Enfin, ce lieu de passage peut aussi tenir les premiers rôles. Scénarisé comme un corridor d’hôtel, avec papier peint, soubassement, luminaires raffinés en répétition, il donne le ton de toute la maison (Photo 4 : projet Recollets). Quand la largeur le permet, on peut y placer une bibliothèque partagée par tous, et il devient un lieu d’échange et de conversation (Photo 5 : projet Turbigo). Quand l’entrée est un couloir, il peut déployer un maximum d’effets : des vitrages dévoilant le salon d’un côté, la cuisine de l’autre, et des luminaires monumentaux dans le même noir profond que les montants des verrières (Photo 6 : projet Bois-Colombes). Effet Waoow assuré.
Texte : Caroline Tossan