La jolie coquette se dissimulait à flanc de coteau, au fond d’une impasse. Avec sa végétation luxuriante, elle a vite fait craquer les futurs propriétaires. Louée depuis des années, son aspect n’était pourtant pas avenant. Pire, elle s’est révélée être construite de bric et de broc par les premiers propriétaires. En la visitant, l’Architecte Camille Hermand a mesuré le potentiel… mais aussi le cahier des charges : les fondations à reprendre, ainsi que la charpente, dans les règles de l’art. Avec son charme intact et son confort optimum, la coquette est devenue une belle dame de 130 mètres carrés, aménagée pour accueillir une famille avec trois enfants.
Le sous-sol était autrefois une cave buanderie. La maison adossée la colline, son sous-sol bénéficiait d’une grande ouverture sur une face et de soupiraux sur les côtés. Tant qu’à reprendre les fondations, Camille Hermand a fait décaisser le sol pour ajouter 60 cm de hauteur sous plafond. Juste ce qu’il fallait pour faire respirer la superficie et la transformer en suite parentale, avec petit salon télé, dressing et salle de bain. Une partie arrière est dédiée à la buanderie. Le sol en béton blanc reflète la lumière venue de la nouvelle baie vitrée. Les parents profitent de leur coin de tranquillité, ouvert sur une terrasse privée.
Au rez-de-chaussée, la nouvelle véranda en acier agit comme un écran de cinéma dans le salon noir. Elle était autrefois une verrue en plastique carrelée, doublée d’une passoire thermique. Une cheminée complète l’effet cocon. Un parquet blond recouvre tout l’étage, des tomettes à l’ancienne redonnent du charme à l’entrée. L’escalier a été conservé mais la cuisine déplacée dans l’ancien bureau. Les larges ouvertures donnent aux pièces de vie une belle ampleur.
A l’étage, les enfants mènent la vie de bohème sous la mansarde qui leur est dédiée. Il a fallu revoir l’arrivée de l’escalier, pas tout à fait aux normes de sécurité. Rectifier la charpente, dont la géométrie variable a laissé perplexe l’architecte. Mais une fois débarrassé de sa frisette, ce grenier s’est révélé beaucoup plus spacieux, permettant de loger trois chambres et une salle de bains. Le couloir a été rallongé pour distribuer chaque pièce. Le mur en sous-pente de la salle de bains a été avancé. Plus haut, il supporte de jolis lavabos et des miroirs à l’ancienne. Des niches de rangement sont aménagées dans le creux du toit. Voici la maison repartie pour cent ans.
Texte : Caroline Tossan
Photos : © Agathhe Tissier
Projet : Meudon