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Madame Figaro : Avant/après : Meudon

par Camille Hermand ― 09, 12, 2022 ― decoration, design, architecture, lifestyle

Comment une maison des années 60 négligée devient une demeure familiale

Comment une maison des années 60 négligée devient une demeure familiale

L'architecte Camille Hermand à la tête de son agence éponyme aime les défis. Capable de transformer une série de garages en loft, de faire d'un 33 m² un parfait appartement parisien «de poche»… Elle sait créer des mètres carrés supplémentaires, faire entrer la lumière, redonner du volume. Encore une fois, elle prouve son talent avec ce chantier complexe qui initialement ne la tentait pas : donner du charme et rendre fonctionnelle une maison des années 1960 mal construite et mal entretenue.

Le point de départ

«J'ai visité cette maison des années 1960 située à Meudon dans les Hauts-de-Seine, avec mes clients, dans la lumière triste d'une fin de mois de décembre. Elle avait été louée pendant vingt ans et n'avait pas été très bien entretenue. Il y avait aussi pas mal de détails qui avaient été bricolés dès le début… Bref ! Je n'ai pas eu le coup de cœur, mais mes clients étaient motivés. Et j'ai accepté de me lancer dans cette grosse aventure qui nécessitait, pour gagner en mètres carrés et rendre l'espace agréable, un gros chantier. Les mauvaises surprises au niveau de la charpente n'ont pas simplifié les choses ! Mais je ne regrette pas d'avoir relevé ce défi car le résultat est fluide. On respire. Et la maison est parfaite pour la vie de famille.»

Le rez-de-jardin

«Nous avons agrandi cet espace situé au rez-de-chaussée, en intégrant l'auvent qui existait devant la maison. Il y a un soubassement bleu qui fait le lien avec le reste de la maison. Depuis cette entrée, on accède aux toilettes que nous avons créées dans une partie de l'ancienne cuisine d'où partait l'escalier qui menait à l'étage. Dans l'autre partie de cette cuisine, celle avec l'escalier, nous avons aménagé un bureau.»

Le «salon-salle à manger-cuisine» au rez-de-chaussée

«Le rez-de-jardin est l'espace des parents avec une chambre, une salle de bains, une buanderie et un salon télé. Initialement c'était un sous-sol sombre avec une zone qui avait été aménagée en chambre. Pour pouvoir l'occuper, gagner des mètres carrés, récupérer de la hauteur sous plafond, il a fallu creuser le sol sous la terrasse d'origine avec des reprises en sous-œuvre pour consolider le tout. Nous avons ensuite tout mis en place pour capter la lumière et la faire circuler. Nous avons ainsi créé une porte vitrée qui sépare le salon télé de la chambre des parents et donne l'impression que la chambre et le salon télé ne forment qu'une pièce. Le sol est, partout, peint en blanc et il y a un maximum de rangements dans la chambre pour camoufler tout ce qui pourrait générer de l'encombrement et peut-être un phénomène étouffant. La salle de bains est dans le même esprit, très sobre. On y accède en descendant quelques marches. Elle est habillée de zelliges blancs avec, pour un côté graphique, des touches de noir. La douche est, elle, très grande, confortable.»

L'entrée au rez-de-chaussée

«La cuisine était dans une autre pièce : celle où se trouve désormais le bureau. Nous avons choisi de la déplacer dans l'espace à vivre côté fenêtres. Cet espace était comme séparé en deux zones par un mur avec une ouverture que nous avons élargie afin, une fois de plus, de donner une sensation d'espace. Dans le prolongement de la cuisine se trouve la partie salle à manger. Le salon est, lui, installé dans la partie véranda dont le plafond n'est volontairement pas vitré. Je ne suis pas fan des vérandas en hauteur, ce qui était l'une des particularités de la maison. Pour éviter le côté «décollé du sol» qui me déplaît, j'ai donc choisi de mettre un plafond plein et de travailler des couleurs sombres qui permettent de transformer la baie vitrée en une sorte d'écran panoramique qui attire l'œil vers la végétation du jardin. Dans cette pièce, nous avons également créé une cheminée.»

La première chambre d'enfant

«Elle est située au premier étage qui est celui des enfants. Cet étage existait mais nous avons ouvert les volumétries sous plafonds, là aussi, pour gagner de l'espace. Nous avons cependant été contraints par la charpente qui ne nous a pas permis de faire exactement ce que nous souhaitions. Nous avons quand même pu créer deux chambres d'enfants à gauche du couloir en montant l'escalier. Celle destinée à la petite fille illustre justement ce travail sur la charpente. Le lit est ainsi situé dans une zone qui n'était initialement pas accessible. Ce gain de mètres carrés permet une vraie respiration. Côté déco, nous avons fait le choix avec les clients de ne pas “genrer” cette chambre : l'idée est qu'elle soit toujours adaptée quand leur petite fille grandira.»

La deuxième chambre d'enfant

«Pour cette chambre, l'idée était la même que pour la précédente : ne pas la typer «petit garçon». Cela passe par le mobilier que les clients ont chiné. Il s'accorde parfaitement au style du lieu. Je pense qu'il faut arrêter d'acheter systématiquement du neuf !»

La chambre d'amis jaune

« Elle se situe à droite du couloir au premier étage. Cette pièce est basse de plafond et petite. Mais cela avait du sens d'en faire une chambre « en plus » en y mettant un lit en 140. Le Velux apporte de la lumière ce qui la rend agréable. Pour optimiser l'espace, il n'y a aucune menuiserie, aucun meuble : justes des appliques. »

La salle de bains de l'étage

«Dans cette salle de bains, l'ambiance est rétro, simple avec un carrelage blanc, des vasques neuves mais «à l'ancienne» . Nous avions un petit budget pour cette pièce mais cela ne se voit pas ! Ce qui change tout ? Le liseré vert qui souligne le carrelage et la belle robinetterie. Nous avons aussi créé des niches maçonnées. L'ensemble est vraiment charmant et c'est notamment lié au fait qu'il n'y a pas de meubles de rangement. Je ne suis pas une fan des rangements dans la salle de bains et c'est souvent un point de blocage avec les clients. Mais, pour ce projet, cela n'a pas été le cas. Les clients, comme moi, considéraient que l'on n'est pas obligé de stocker une collection de serviettes de toilettes dans sa salle de bains.»

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